Fissures à la Charpoua

Reprise de la peine sans étincelles aux flammes de Pierre.

Cela faisait dix ans que je n’avais pas fait de grandes voies avec Remi Bonte, mon seul ami qui regroupe les qualités d’être à la fois allergique à l’alcool, catholique, militaire et non facebooké.

Vu la canicule qui s’emballe je préfère l’orienter sur des grandes voies en granite plutôt que sur des falaises calcaires dont la Savoie sait nous réserver les atrocités.

Nous partons donc par le train du Montenvers et c’est déjà la franche rigolade : « mention excellence » par trip advisor et pourtant quelques heures plus tard une panne de cateiner engendrera un bon bordel.

Le temps de traverser la masse de pierre qui diminue à vu d’œil et nous voici au pied des échelles pour prendre le chemin de la Charpoua. Celui-ci passe d’ailleurs en écharpe à droite aux dessus des bandes de forbans anglais qui répètent les mouflages dans les moulins de la mer de glace.

Une heure et demi de marche en trop plus tard nous voici au pied des Flammes de Pierre. Nous voulons grimper « La reprise ». Sur mon topo (dont je tairai le nom de l’auteur), les tracés et croquis sont approximatifs et contradictoires. C’est ainsi qu’après avoir brièvement expliqué a Remi comment gérer le sac de hissage je commence à me tromper de relais, à louvoyer autour de la voie, bref : à faire de la peine.

Je m’approche donc timidement des spits de « captain flamme », histoire de me rassurer et du coup je rate ceux de « la reprise et c’est ainsi que, par une espèce de mauvais feeling conjugué à la peur de tomber, je passe en libre à deux mètres de ma voie mais sans les spits ! Hésitant encore je décide de rejoindre par le haut le relais à droite qui est en fait celui de captain flamme

Heureusement Remi, peu habitué aux voies terrain d’aventure ne remarque pas le pendule qu’il risque dans le passage en dalle juste avant le relais (bien heureusement je suis pas en stage aspi).

Maintenant les choses sont claires, la longueur en 7a est évidente et par une nouvelle traversée dalleuse je reprend la reprise que nous terminons avec brio.

Quelques rappels plus tard nous remontons vers le refuge de la Charpoua.

Ici pas de quartier : sitôt arrivés, déjà servis et une bière à la main nous pouvons apprécier le soleil et la vue sur la République qui, telle la grosse commission, penche à droite avant de tomber (spéciale dédicace à nos amis grecs en crise). Après un bon repas bio et une consultation des topos pour la voie du lendemain, remi va régler Sarah : « le compte est bon dit – elle » (contrepèterie facile vu le nom de Remi). « Ca rassure rétorque t il (pas mal…). Il est temps maintenant d’aller se coucher et pourtant face au Moine, Remi prie : « ou est la nonne ? » « Là, comme d’habitude, entre le Moine et l’Evêque ». « Et à gauche la bas ? C’est le cardinal, tu sais bien que le pédophile est a l’église ». Il est temps d’apprécier maintenant le ronflement de nos amis écossais qui rentrent des drus. La pleine lune fait son travail et donc après une nuit sans sommeil nous prenons le petit déjeuner. Aujourd’hui nous partons pour « l’élan vertical », belle voie raide sur du granite rouge (ou le contraire). Mes deux topos montrent des tracés  contradictoires et après avoir essayer le départ de la voie de gauche et celui de la voie de droite, je me décide à partir dans la bonne direction. Pas encore chaud, j’ai déjà les bras qui fument et les doigts qui glissent, ce qui en d’autres circonstances m’aurait paru de bon aloi me stresse un tantinet. Puis, la peur au ventre, je me lance avec trois jeux de friends dans la fissure en 7b, qui finalement est toute équipée et j’arrive donc au relais avec mes trois jeux de friends, sympa… Pour une fois le topo est juste et sans encombre et même avec du plaisir nous parvenons à finir la voie.

Il n’y a plus qu’à s’enfiler un litre d’eau dans la perspective d’une soirée enflammée, ce qui, assis sur la berge de la moraine du petit dru, est particulièrement confortable ! (celle la si vous la trouvez vous m’appelez et je vous offre un DVD !)

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